Entre illusion et rêve : ce que la dramathérapie nous apprend…
Vivre dans l’illusion, c’est se convaincre que tout va bien alors qu’à l’intérieur, quelque chose fait mal.
C’est dire « ça va », alors qu’on ressent un manque, une peine, une tension.
L’illusion nous protège… mais elle nous empêche de nous rencontrer.
Rêver, au contraire, c’est se permettre de regarder devant soi.
C’est se projeter, se donner des envies, des directions, des buts — tout en restant en contact avec ce que l’on ressent vraiment.
Rêver n’efface pas la réalité : il lui donne une orientation.
L’illusion éteint la sensation. Le rêve ouvre un mouvement.
En illusion, on joue un rôle qui ne nous appartient pas.
En rêve, on explore un rôle que l’on a envie d’habiter.
C’est là que la dramathérapie devient un espace précieux :
elle permet de mettre en scène ce qui se passe en nous, pour le regarder sans jugement.
En dramathérapie, l’illusion devient un masque… que l’on peut enfin retirer.
Sur scène, on peut incarner cette partie de nous qui dit « tout va bien ».
On peut la faire parler, bouger, se défendre, s’effacer.
Et en la voyant jouer, on comprend ce qu’elle tente de cacher.
La dramathérapie nous offre alors un espace sécurisé pour :
entendre la peine qui est restée silencieuse,
reconnaître le manque qui n’a jamais été nommé,
déposer ce qui n’a pas pu être exprimé ailleurs.
Et le rêve ?
Le rêve, en dramathérapie, devient un espace de création.
On peut y jouer ce que l’on souhaite devenir :
une version de soi plus libre, plus courageuse, plus tendre.
On peut tester un geste, une intention, une posture intérieure — sans pression, sans enjeu.
Rêver dans le jeu, c’est expérimenter le possible.
C’est mettre le corps au service de la transformation.
La scène devient un laboratoire entre ce qui est et ce qui pourrait être.
Là où l’illusion enferme, la dramathérapie ouvre un passage.
Elle nous permet de quitter le masque pour entrer dans l’élan,
de passer de la protection à la création,
de rester en lien avec la réalité tout en dessinant une direction nouvelle.
Rêver, c’est oser se mettre en mouvement.
Et parfois, il suffit d’une scène, d’un geste ou d’un personnage pour que quelque chose en nous commence enfin à respirer autrement.

