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Qui parle en moi ?

Quand je parle… qui parle vraiment ?

Quand on s’adresse à quelqu’un, on croit souvent que c’est “nous” qui parlons.
Mais en thérapie, on découvre vite que nous ne parlons pas tous depuis le même endroit.

À l’intérieur, plusieurs parts cohabitent.
Et les deux qui prennent le plus souvent la parole sont :
l’adulte
et l’enfant blessé.
Elles vivent dans le même corps, mais pas dans la même histoire.




Quand c’est l’enfant blessé qui parle

L’enfant blessé ne s’exprime jamais avec le langage de l’âge que tu as aujourd’hui.
Il parle avec les mots, les peurs, les besoins et les réflexes émotionnels d’autrefois.

Quand il prend la parole, ça peut donner :

« Pourquoi tu ne me réponds pas tout de suite ? » (peur d’être oublié)

« Dis-moi que ça va aller… » (peur de l’abandon)

« Est-ce que j’ai fait quelque chose de mal ? » (peur de mal faire)


Cet enfant ne s’adresse pas vraiment à l’autre personne.
Il parle à travers elle.
En réalité, il parle :

à un parent qui n’était pas fiable,

à une figure importante qui n’a pas entendu son besoin,

ou à un souvenir où il s’est senti seul.


Il cherche à être rassuré dans le présent,
pour une blessure qui appartient au passé.




Quand c’est l’adulte intérieur qui parle

L’adulte intérieur, lui, parle avec les ressources d’aujourd’hui.
Il peut nommer un besoin sans attendre que l’autre devine.
Il peut dire non sans se sentir en danger.
Il peut exprimer une limite sans avoir l’impression de blesser.

Quand il parle, ça ressemble à :

« J’ai besoin de clarté sur ce que tu ressens. »

« Je me sens mieux quand on fixe un cadre. »

« Je préfère qu’on en discute calmement. »


L’adulte intérieur ne parle pas depuis une blessure,
mais depuis une conscience.

Il s’adresse à la personne en face de lui,
pas à une mémoire.




Alors… qui parle à qui ?

Quand tu t’adresses à quelqu’un :

Si tu te sens submergée, hypersensible, paniquée ou dépendante, c’est souvent l’enfant blessé qui cherche un soulagement.

Si tu te sens claire, ancrée, capable de dire ce que tu veux ou ce que tu ne veux pas, c’est ton adulte intérieur qui prend la parole.


Les deux ont leur utilité —
mais pas le même rôle.

L’enfant blessé a besoin d’être entendu… par toi, pas par l’autre.
L’adulte intérieur a besoin de communiquer… avec l’autre, pas avec le passé.




La clé ?

Avant de parler à quelqu’un, demande-toi :
Est-ce que je parle depuis l’enfant qui demande à être rassuré,
ou depuis l’adulte qui cherche à communiquer ?

Cette simple question change tout.

Sklaeren-Cécile